France – « Négrophobie d’État »: la statue de Colbert vandalisée devant l’Assemblée nationale
Après la statue de Faidherbe à Lille, ou celle du général Gallieni à Paris, celle de Jean-Baptiste Colbert, devant l’Assemblée nationale en France, a été taguée à la peinture rouge, mardi 23 juin. L’auteur du graffiti, qui a été interpellé, revendique une action antiraciste.
En France, la statue de Colbert, située devant l’Assemblée nationale, dans le 7e arrondissement de Paris, a été taguée, mardi 23 juin, vers 20 h 30. Les mots négrophobie d’État ont été inscrits sur le socle de l’ouvrage en rouge sang, qui a lui-même été enduit de peinture. L’auteur des faits a été interpellé par les forces de l’ordre.
Cet acte s’inscrit dans une série d’actions antiracistes, qui ont eu lieu, ces dernières semaines en France et ailleurs, dans le sillage de la mort de Georges Floyd, qui a embrasé les Etats-Unis, en mai dernier, remettant en cause la question des symboles racistes et coloniaux dans l’espace public.
Acte politique sur la statue de #Colbert #RacismeDEtat pic.twitter.com/JtufMz0Bkb
— Brigade Anti Négrophobie (@Antinegrophobie) June 24, 2020
Considéré comme à l’initiative du Code noir
Une vidéo postée sur Twitter par la « Brigade antinégrophobie » montre l’auteur du tag être interpellé par les forces de l’ordre et se justifier : « Ce qui est interdit, c’est le racisme. Cet homme-là (Colbert, NDLR) fait l’apologie de la négrophobie. » Un appel à déboulonner la statue a été lancé lors d’une manifestation, début juin, par la Ligue de défense noire. La statue à l’effigie de Colbert suscite, depuis de nombreuses années, des tensions dans les sphères anticolonialistes. Ministre de Louis XIV, Colbert est considéré comme à l’initiateur du Code noir, rédigé en 1685, et qui a légiféré sur l’esclavage dans les colonies françaises.
Colbert https://t.co/5xeZWzuvzH
— Brigade Anti Négrophobie (@Antinegrophobie) June 23, 2020
Dans le sillage des manifestations antiracistes dans le monde, à la suite de la mort de George Floyd, les monuments et statues liés à l’histoire coloniale française ou à la traite négrière se retrouvent, à nouveau, au centre d’une polémique mémorielle. Emmanuel Macron avait déclaré, le 14 juin, lors d’une allocation, qu’il serait « intraitable face au racisme, à l’antisémitisme et aux discriminations », mais que « ce combat noble est dévoyé lorsqu’il se transforme en communautarisme, en réécriture haineuse ou fausse du passé ». « La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire. La République ne déboulonnera pas de statue. Nous devons plutôt lucidement regarder ensemble toute notre histoire, toutes nos mémoires », a-t-il déclaré.
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