RDC : la presse en ligne surveillée de très près par les autorités
Comme la majorité des pays africains, la RDC connait une floraison des sites d’information en ligne qui glanent de plus en plus de lecteurs. Interactifs et rapides dans la diffusion de l’information, ces sites ont relayé des contenus lors de la contestation anti-Kabila qui a secoué le pays. Cette présence accrue des sites d’information en ligne et des activistes a poussé le gouvernement congolais à adopter un arrêté visant à « assainir » le milieu de l’information en ligne.
Le projet des autorités congolaises d’encadrer la presse en ligne et les réseaux sociaux pour lutter contre les fausses informations (Fake news) et la cybercriminalité ne rassure pas les éditeurs et les défenseurs de la liberté d’expression.
Contrôle de la publicité
L’arrêté prévoit l’ouverture d’un registre de déclaration préalable des médias en ligne. Les sites d’informations avaient jusqu’au 14 juillet pour mettre en œuvre, un arrêté du ministère de la Communication. Cependant, les plateformes les plus visitées en RDC comme Média Congo, Actualité.cd, la radio onusienne Okapi, 7sur7 et celles membres de la MILRDC ne semblent pas pressés d’appliquer cette décision. « Nous devons déjà déclarer les sites aux autorités compétentes mais s’enregistrer au préalable auprès du ministère n’a pas de sens. Cela veut dire qu’ils auront la possibilité d’autoriser ou pas l’existence d’un site », a déclaré Patient Ligodi, Directeur du site Actualité.cd et président de l’Association des médias d’information en ligne de RDC (MILRDC).
« Tout message publicitaire sur un média en ligne doit passer avant sa diffusion auprès des institutions publiques chargées du contrôle de la publicité », l’arrêté du gouvernement congolais.
Pour Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de Journaliste en danger (JED), si cet arrêté est appliqué tel quel, il aura « pour effet d’étouffer les médias en ligne et de restreindre davantage des espaces de liberté et d’expression alors que nous approchons des échéances politiques majeures, avec des élections annoncées ». Journaliste en danger (JED), branche congolaise de Reporters sans frontières (RSF) demande un moratoire en ce qui concerne l’application du texte.
L’idée du moratoire ne rebute pas Lambert Mende le ministre congolais de la Communication. Cependant, il affirme ne pas comprendre la volonté des acteurs de la presse en ligne de « continuer à violer la loi » et « les règles qui régissent ce secteur ». Le régime Kabila ne cache pas sa volonté de bloquer les contenus en ligne, ce qui constitue une forme de censure de l’information surtout dans le contexte politique congolais. Amnesty International s’inquiète d’une possible interprétation extensive de cette disposition pour censurer l’information en ligne.
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