Bénin – réorganisation du mouvement estudiantin: « Une grosse blague » selon Prince Boris Aké
Invité sur l’émission 100% Bénin de la télévision SIKKA-TV, Prince Boris AKE, jeune leader et ancien président de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin, s’est prononcé, sans langue de bois, sur la question de la réorganisation du mouvement estudiantin en République du Bénin suivant le décret pris par le gouvernement Talon le 2 octobre 2017. Un décret qui remet en cause toute organisation des mouvements d’étudiants dans les universités publiques du pays.
Soumis à l’exercice des questions- réponses, Prince Boris AKE, a longuement passé au cribles l’actualité qui défraie la chronique et fait monter la tension au sein de la classe estudiantine.Celle de la réorganisation du mouvement d’étudiant en République du Bénin sur la base du décret N° 2017/ 485 du 2 octobre 2017 fixant les modalités de collaboration des organisations estudiantines avec l’État et les autorités des universités publiques en République du Bénin.
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Se prononçant sur ce sujet, l’ancien président de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin a déclaré qu’il s’agit simplement « d’une mesure mal ficelée qui porte les gênes d’un bâillonnement, d’une mauvaise volonté vue que malgré la décision de la Cour constitutionnelle, le gouvernement simule toujours l’autruche ».
A l’en croire, le gouvernement n’est pas à son premier acte quant à la violation des textes de la République. En abordant le décret ministériel portant réorganisation du mouvement étudiant, le jeune leader y dénote une ingérence sans réserve. C’est un décret qui traduit une ingérence: « J’ai ouï dire que c’est le rectorat et le ministère de l’enseignement supérieur qui choisiront désormais les responsables étudiants. C’est une aberration, c’est même une grosse blague ».
Et pour une nation démocratique ou les libertés sont sacrées, l’ancien responsable étudiant voit dans ce comportement du régime de la rupture, « un recule de la démocratie béninoise ». Au moment où les gens travaillent et luttent pour plus de liberté, l’Etat béninois s’investit dans le bâillonnement et l’anéantissent de la jeunesse.
Que peut-on bien attendre d’une jeunesse condamnée au silence et à la pensée unique ?S’interroge l’ancien président de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin, Prince Boris Aké, avant de répondre par la négation. Et cet état de chose, poursuit-il, arrière et arriérera pour longtemps encore le Bénin en ce qu’il empêche le développement de la pensée et le développement dans sa globalité.
« Talon n’aurait jamais accéder à la présidence si ce n’est par les luttes et il doit en prendre conscience et libérer la jeunesse » a-t-il conclu.
Le décret N° 2017/485 du 2 octobre 2017 en question
Au fronton dudit décret, l’article 1 stipule déjà que la « liberté d’association et la collaboration avec les autorités universitaires, les libertés d’association, de réunion et d’expression s’exercent sur les campus des universités publiques dans les conditions fixées par la loi. Toutefois, dans le cadre de leurs relations collectives avec l’État ou les autorités universitaires, les organisations d’étudiants collaborent par le biais de leurs représentants ».
À la suite de cet article, l’article 2 vient tout chambouler. « Dans le cadre de leurs relations collectives avec I’ État ou les autorités universitaires, les étudiants élisent leurs organisations associatives les plus représentatives. L’élection a lieu tous les trois (3) ans au niveau de chaque université publique et au niveau national ».
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Au plan national donc, les étudiants désormais éliront leurs organisations les plus représentatives, et ceci tous les 3 ans. Ceci, contrairement à ce qui est observé jusque-là. Plus loin, ledit décret en son article 6, chapitre 2, donne au recteur le pouvoir de définir les modalités particulières de collaboration entre l‘administration de chaque université publique et les représentants des étudiants ».
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