Haine en ligne, désinformation: Reporters sans frontières porte plainte contre Facebook
Reporters sans frontières a déposé une plainte contre Facebook pour dénoncer la prolifération massive de haine en ligne et de fausses informations. L’ONG met en cause les engagements du réseau social vis-à-vis des consommateurs.
Reporters sans frontières (RSF) a déposé une plainte contre le géant Facebook, lundi 22 mars, pour « pratiques commerciales trompeuses », notamment après l’agression dont a été victime notre photo-reporter Christian Lantenois. « Sur le fondement de constats d’huissier, de témoignages divers et de citations d’anciens salariés de l’entreprise, RSF démontre que les engagements de la société californienne auprès des consommateurs reposent largement sur des allégations mensongères. Facebook laisse en effet se propager la désinformation et la haine (en général et contre les journalistes), en contradiction avec ses conditions générales d’utilisation et ses campagnes publicitaires », dénonce l’ONG.
Des informations fausses diffusées dans « Avertissements »
« Facebook a abondamment diffusé le film ‘Hold-Up’, un film qui était truffé de fausses informations, ça a été abondamment démontré, cite en exemple Christope Deloire. Quelquefois, des versions du film étaient étiquetées ‘informations fausses’, mais très souvent ce n’était pas le cas ».
« Par constats d’huissier, on a fait valoir que cinq versions de ce film ont totalisé 4,5 millions de vues, sans qu’à aucun moment, ceux qui pouvaient regarder Facebook aient été avertis de la nature du contenu. », Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières à France Inter.
Reporters sans frontières estime qu’une plateforme comme Facebook, qui draine 38 millions d’utilisateurs en France, des milliards dans le monde, a la responsabilité de trier les informations, notamment en se basant sur les enquêtes journalistiques. « Il ne faut certainement pas que Facebook soit responsable de chacun des contenus. Il s’agit de donner des responsabilités de structures qui trient l’information, qui édictent les normes de l’espace informationnel, c’est-à-dire qui décident des règles. Il doit y avoir des responsabilités spécifiques », assure Christophe Deloire.
La plainte de RSF vise également la circulation de propos haineux sur Facebook, en s’appuyant notamment sur l’exemple du quotidien de presse régional l’Union Ardennais, journal dont l’un des photographes a fait l’objet d’une grave agression, il y a quelques semaines. « Ce journal, avant et après, a reçu sur Facebook de nombreuses insultes et menaces. C’est impressionnant de voir comment des journalistes sur le terrain, y compris maintenant sur le terrain virtuel, peuvent être l’objet d’attaques absolument illégitimes et même illégales », souligne Christophe Deloire.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.