Bénin: après les déballages de Jean-Baptiste Élias, la mouvance contre-attaque
Indexée dans les révélations de Jean-Baptiste Élias dimanche dernier, la mouvance présidentielle n’a pas gradé pendant longtemps le silence. Même si on sent une volonté d’ignorer les déclaration du président de l’Autorité Nationale de Lutte Contre la Corruption (ANLC), certains députés ont décidé d’apporter la contradiction.
Orden Alladatin et Abdoulaye Gounou ont répondu aux propos de Jean-Baptiste Elias. Respectivement député de l’Union Progressiste (UP) et du Bloc Républicain (BR), les deux parlementaires estiment que le président de l’ANLC a porté des accusations non justifiées. Pire, pour Orden Alladatin les faits dénoncés par Jean-Baptiste Élias sont déjà du passé et il faut aller de l’avant. « Nous avons connu une crise électorale avec tous les éléments de contenu. En son temps, les protagonistes se sont expliqués. On ne peut pas revenir agiter les mêmes choses alors que nous travaillons à cicatriser les plaies (…) Apprenons à évoluer, à aller de l’avant », a-t-il déclaré selon les propos rapportés par Fraternité.
Quant à Abdoulaye Gounou, il note deux points essentiels dans les révélations. Il s’agit des irrégularités concernant les états-civils de certains députés de la mouvance et la non-délivrance du quitus fiscal à certains opposants qui avaient pourtant payé leurs impôts. Sur le premier point le député pense que Jean-Baptiste Élias n’a pas une bonne connaissance du pays encore moins des localités des 2KP. Il explique que la disparité observée sur les lieux de naissance ne relève pas de la faute des concernés. « Les collègues dont il parle ne peuvent pas de leur propre chef modifier leurs lieux de naissance. C’est l’administration qui l’avait fait à des moments donnés pour des raisons spécifiques en tenant compte de l’évolution du découpage territorial », a-t-il précisé.
La question du quitus fiscal
En ce qui concerne la non-délivrance du quitus fiscal à certains opposants qui sont pourtant à jour vis-à-vis du fisc, le député du Bloc Républicain pense qu’il s’agit d’un faux débat. Pour Abdoulaye Gounou, cette disposition du code électoral qui contraint les acteurs politiques à payer régulièrement leurs impôts est une bonne mesure. Toutefois, il reconnaît que la mise en oeuvre a été peut être difficile pour l’administration fiscale; mais qu’il n’y a jamais eu deux poids deux mesures comme tente de le faire croire Jean-Baptiste Élias.
Sur le cas de Komi Koutché et autres, le député explique que la présence physique était à un moment nécessaire dans le processus. Ceux dont il s’agit n’étant donc pas physiquement présents cela a dû compliquer les choses. « L’ancien Ministre Komi Koutché dont il parle n’était même pas au pays pour apporter des justificatifs et répondre aux questions d’éclaircissement de la Direction Générale des Impôts (DGI) et obtenir le quitus. Telle que la procédure se présentait, il était nécessaire d’être présent pour lever toute équivoque », a-t-il précisé.
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