Bénin : voici l’intégralité du message du président Patrice Talon à la nation (vidéo)

Le président de la République du Bénin Patrice Talon a adressé ce lundi 20 mai 2019 un message à la nation béninoise. Dans son message il a évoqué plusieurs sujets phares de l’actualité sociopolitique du Bénin.

Très attendu par tout le pays  en cette période de crise inhabituelle, le chef de l’Etat Patrice Talon n’a pas manqué au rendez-vous.

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Mes chers compatriotes,

Le processus électoral relatif à la 8ème législature de notre pays vient de s’achever.

Il aura été l’aboutissement d’une réforme majeure, difficile, à la fois souhaitée et redoutée : la réforme du système partisan.

Cette réforme était souhaitée parce qu’elle était attendue de vieille date, autant par les citoyens, la société civile, que par les acteurs politiques, pour redonner confiance aux uns et crédibilité aux autres, quant à l’importance de l’impact du système partisan sur la qualité de la gouvernance du pays.

Elle était redoutée parce que, inévitablement, elle remettrait en cause les acquis des acteurs d’un multipartisme débridé que nous avons cultivé depuis bientôt 30 ans, et qui est la cause principale d’une mauvaise gouvernance, source de notre sous-développement.

C’était donc en soi une réforme risquée.

Fallait-il l’engager au risque de générer toutes controverses ?

Fallait-il, au contraire, y renoncer, la renvoyer sinon à plus tard, du moins aux calendes grecques, alors que l’impérieuse nécessité d’accélération du développement socioéconomique de notre pays en dépend aussi ?

Mes chers compatriotes,

Depuis trois ans, convaincu que nous ne pouvions continuer à nous satisfaire de notre situation critique à bien des égards, je vous ai invités à l’effort et vous ai engagés sur la voie de réformes indispensables à notre développement.

Elles paraissent parfois impossibles, inopportunes, mais sont nécessaires au progrès.

Elles sont difficiles, oui, mais à force de courage nous les réussissons progressivement et nous finissons par en reconnaître la pertinence et l’opportunité.

Les résultats déjà obtenus sont évocateurs à plus d’un titre.

Je n’ai jamais eu de cesse de les considérer comme des victoires collectives, car je sais la part importante que chacun de vous y prend. Je sais quels sacrifices chacun consent.

Notre pays n’a, en réalité, pas d’autre choix.

Il est tenu et doit se révéler à lui-même par la rigueur dans la gestion et la soumission à ses lois.

En cela, la classe politique a un rôle majeur à jouer et doit servir de modèle.

C’est mû par cette conviction et porté par cette foi fervente que j’ai soutenu l’initiative de la réforme de nos pratiques partisanes et électorales, rassuré qu’à force de persévérance dans l’action, nous parviendrons à des résultats durables.

Cette réforme, je la savais délicate.

Je sais cependant qu’elle est nécessaire à notre progrès économique et social durable, car, si nous ne risquons rien, nous n’aurons rien de mieux.

J’avais conscience que parce qu’elle a vocation à bousculer nos acquis et habitudes, à ébranler nos certitudes, cette réforme occasionnerait des querelles politiciennes.

Nous nous y sommes courageusement engagés mais certains d’entre nous n’ont pas su faire preuve de sagesse, de mesure et de patriotisme.

Leurs actions ont été d’une violence inédite.

Cette épreuve-là, autant elle aura été rude, autant elle devra nourrir la naissance d’un nouvel idéal.

En effet, nos incompréhensions, nos heurts, nos contradictions et même nos dérapages ne doivent pas avoir pour conséquence de nous ancrer dans l’immobilisme et dans nos travers.

Tout ce qui nous est arrivé doit être utilement mis au crédit d’une crise de croissance de notre processus démocratique.

Car, si personne ne conteste la justesse du diagnostic qui a conduit à la réforme du système partisan, peut-être n’étions-nous pas suffisamment préparés pour franchir cette étape.

Aussi, n’importe-t-il pas très peu de chercher à savoir qui a raison ou qui a tort ?

Ainsi que je l’ai dit le 27 décembre 2018 devant l’Assemblée nationale, lors de mon message sur l’état de la nation, ce qui est attendu de nous, ce n’est pas d’avoir raison individuellement, mais plutôt collectivement, historiquement, en tant que peuple, en tant que nation.

Mes chers compatriotes,

C’est le lieu pour moi, au nom de la nation tout entière, de déplorer que pour une controverse parmi tant d’autres, pour quelques frustrations inhérentes à la vie en communauté et aux mutations profondes, nous ayons pu en arriver à une telle manifestation de violence.

Cela est très regrettable.

Davantage parce que nous avons dû perdre des vies humaines.

Ma tristesse est immense et je présente ma profonde compassion aux familles éplorées.

De même, j’ai une pensée affective pour les agents des Forces de Défense et de Sécurité agressés ou blessés, et je salue leur sens du devoir et du sacrifice au service de la République et pour la protection des personnes et des biens.

Je n’oublie pas ceux qui ont perdu des biens de toutes natures.

En somme, notre pays aura payé un lourd tribut et cela ne doit plus jamais se reproduire.

Cette épreuve-là, elle doit nous unir davantage et nourrir notre marche vers le développement.

C’est pourquoi je remercie chaleureusement tous ceux qui, individuellement ou collectivement, ont œuvré au retour de la paix.

C’est aussi là la preuve que nous sommes un grand peuple, le peuple du Bénin, capable de surmonter nos difficultés.

Ainsi sommes-nous restés unis face au drame survenu le 1er mai dernier dans le parc de la Pendjari, avec la mort d’un de nos compatriotes et l’enlèvement de deux touristes français libérés plus tard sur le territoire voisin du Burkina Faso au sacrifice de deux officiers français.

Notre indignation collective est profonde.

Elle n’est ni de l’Opposition, ni de la Mouvance.

Elle n’a pas de religion et n’est d’aucune région.

Elle est simplement celle du Bénin tout entier.

Je veux ici, au nom de tous, rendre un vibrant hommage à notre compatriote assassiné, aux soldats français tués, et saluer la libération des deux touristes.

Je veux surtout vous rassurer qu’en attendant les résultats des enquêtes, mon Gouvernement a promptement pris la mesure de la situation.

C’est pourquoi, bien que le parc soit déjà aux normes internationales grâce au savoir-faire de notre partenaire African Parks, nous avons décidé de renforcer davantage le dispositif de sécurité aussi bien en effectif qu’en moyens logistiques ultra modernes.

Ceux-ci seront mis en place à très court terme.

Mes chers compatriotes,

Des difficultés, il y en aura sans doute encore sur notre parcours, pour rythmer notre quête légitime de progrès et éprouver notre détermination à y parvenir.

Mais comme à chaque fois, nous saurons puiser en nous les ressources pour être à la hauteur des attentes.

A ce propos, je voudrais inviter le nouveau Parlement qui vient de se doter de son bureau, à se mettre résolument au service du Bénin entier.

Je l’invite à jouer son rôle avec panache pour démentir les suspicions légitimes qui ont pu naître à son égard et apaiser les craintes qu’il suscite.

Il doit, au nom du peuple, voter des lois qui renforcent la démocratie et soutiennent le développement socioéconomique, procéder au contrôle méthodique et rigoureux de l’action du Gouvernement pour l’amener à faire mieux et toujours plus au service de l’Etat et des populations.

Je l’invite tout particulièrement à rassurer l’Opposition politique en procédant à la relecture responsable de la Charte des partis et du Code électoral, pour les actualiser en tenant compte des réalités de l’évolution de notre pays.

Il devra en être autant pour la loi portant statut de l’Opposition, afin de lui créer les conditions les meilleures pour sa libre expression, l’accomplissement de son rôle démocratique dans les formes indiquées et, en définitive, pour sa contribution au développement économique et social de notre pays.

Conscient que nul ne devra manquer au chantier de construction de notre pays, j’inviterai très prochainement toute la classe politique pour des échanges directs, francs et constructifs au profit de notre bien commun, le Bénin.

D’ores et déjà, je veux ici vous redire, chers compatriotes, ma détermination à bâtir avec vous, notre société dans laquelle la démocratie sera plus que jamais un réel instrument de développement socioéconomique, où chacun est libre de ses opinions mais responsable de ses actes, et où les lois sont les mêmes pour tous.

Une société de plus en plus moderne où chacun, au service de la communauté, dans la sphère d’action qui est la sienne, n’a qu’une seule obsession : faire grandir le Bénin chaque jour un peu plus.

Vive le Bénin,

Je vous remercie.

9 comments

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sultan aziz

Hautain…content d’avoir fait son coup d’état..

Bizzarement..il n’a pas parlé…du taux de 96% des beninois…qui n’ont pas participer..à l’imposture électorale..

En tout état de cause…nous ne reconnaissons..ses amis nommés…

666…et ses amis…sont désormais illégaux et illégitimes..

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Ghost

Vraiment c’est un discours hors sens, qui manque de clarté et j’ai honte venant de mon président qui a faire son zone man chaud suivie d’un style arrogant . On ne parle pas à son peuple de cette façon.. Médecin après la mort dit on. Aujourd’hui monsieur le président des bénis dans le noirs vous étés illégitime après 3ans de gestion avec une élection pénélope. C’est dommage pour ces députés bénis oui oui qui sont élu à 5%

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Yolou

N’importe quoi,il parle de qu’elle opposition ? Ces députés ne représentent pas le peuple,mais plutôt ceux qui sont à sa solde

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Texas boy

Discours emprunté, creux et faux.
Oui, tout le monde voulait une réforme. Non, personne ne t’a donné carte blanche pour la faire à ta sauce, encore moins pour conduire une épuration. Dis tout ce que tu veux, cette réforme à échoué, car elle est déjà remise en cause, et elle sera annulée tôt ou tard.
Ne jubile pas trop tôt. Ce qui s’est passé n’est rien à côté de ce qui vient.

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Hounsou Segbegnon Antoine

Encore des promesses vides de sens et des blablabla pour nous faire dormir ! Ce « parlement pkayo » ne peut pas voter des lois qui renforcent la démocratie parce que lui même est né d’une démocrature propre à une dictature naissante auquelle si le peuple, je veux dire le vrai peuple du Bénin n’y prend garde deviendra pour nous tous une source de mort collective ! Talon est un dictateur, le peuple doit continuer à mener le combat conformément à notre constitution pour défendre notre démocratie tant convoité qui a fait de notre nation pays respecté par le monde entier. Cher compatriotes la lutte continue !

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Dana

Mettez votre haine de côté et essayer de déchiffrer le message à fond…l’heure n’est plus aux critiques mais plutôt à la réflexion, réfléchissez à comment empêcher un autre ce que vous appelez COUP D’ÉTAT…..vous allez beau insulter le président et critiquer la 8eme législature… Le mal est déjà fait….économiser vos énergies sur autres choses….
Les critiques ne construisent pas un.pays….

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    Valentin

    Vous avez bien dit que le mal est déjà fait. Qui a fait le mal et qui est victime de ce mal?
    Cessons donc d’ être l’ avocat du diable et disons nous la vérité. Nous avons peur du future de notre pays.
    Toutefois il n’ est plus souhaitable de vivre une seconde fois les événements du 1er et du 2 mai.
    Chacun doit faire son mea-culpa et se dire :  » çà ne doit plus arrive  » pas seulement dans un discours mais plutôt dans les actes , a commencer par le président lui – même.

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P. Kassa

C’est de la pure hystérie! Le bénin n’a pas fini de se faire surprendre!!!!!
Il n’a qu’à revoir ses notions de  »démocratie » et de  »développement »
Et puis il faut, au regard de l’intelligence des chiffres : taux de participation, nombre de voies exprimés, pertes en vie humaine, pertes économiques …. faire une vrai bilan moral de cette élection.
Ce discours d’évitement de dérobade n’est pas le bienvenu!!!

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Valentin

l’intégralité du message du président Patrice Talon à la nation :
– Conscient que nul ne devra manquer au chantier de construction de notre pays, j’inviterai très prochainement toute la classe politique pour des échanges directs, francs et constructifs au profit de notre bien commun, le Bénin.
Certes, il serait souhaitable que tous les fils du pays viennent de leur main boucher le troue de la jarre percée. Mais cela doit se faire en toutes franchises pour sauver le pays.
Seulement, la tache sera difficile surtout que l’ opposition a tee une fois déjà joue par l’ homme fort du régime actuel. Le doute planant encore on se demande si cela pourra être possible.
L’ opposition acceptera t-il encore s’asseoir autour de la mime table pour écouter Le Président Talon???? Attendons pour voir