Bénin – Education : les perspectives de la troisième rentrée scolaire du régime Talon

Apprenants, enseignants et acteurs du système scolaire béninois retrouvent le chemin des classes ce lundi 17 septembre 2018, après une brève période de vacances. Contrairement aux années précédentes, la rentrée scolaire 2018-2019, la troisième sous le régime Talon, augure de bonnes perspectives.

« Reconstruire et moderniser le système éducatif béninois par l’élaboration d’une nouvelle gouvernance et l’amélioration de la qualité de l’enseignement, l’adaptation du système d’enseignement aux besoins du pays et des entreprises, et le renforcement de la recherche scientifique ». Telle est l’ambition affichée par le président Talon dans son programme d’actions « Bénin Révélé ». Pour atteindre son objectif, il se donne les moyens, aussi bien, financiers que politiques.

Priorité à l’éducation à la base…

« Tout le Bénin est malade. Que ce soit au plan de développement général, au plan des infrastructures, de l’école, de la santé, de la sécurité, tout est à faire », avait déclaré le chef de l’Etat béninois à son accession au pouvoir en 2016. Dès lors, son gouvernement a entrepris plusieurs réformes pour d’une part, assainir le secteur éducatif béninois des maux qui le gangrènent, et d’autre part, améliorer les conditions de vie de travail aussi bien des enseignants que des apprenants.

En effet, depuis l’année scolaire 2017-2018, le gouvernement béninois a initié le Programme des cantines scolaires dans 2.566 écoles de base, soit 31% du nombre total d’écoliers du pays. Soutenu par plusieurs partenaires techniques et financiers, ce programme qui permettait aux écoles d’offrir à un (01) écoliers sur trois (03) au moins un repas équilibré par jour, sera élargi au cours de la rentrée scolaire 2018-2019 à 1.600 écoles supplémentaires pour porter le taux de couverture à 51% des écoliers béninois.

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Selon le ministre d’Etat chargé du Plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané, le Programme des cantines scolaires est une mesure sociale forte du gouvernement béninois car il permet de briser la barrière de la « faim » qui était perçu comme l’une des principales entraves à l’éducation des enfants des milieux ruraux et des familles défavorisées ; et cause du travail précoce des enfants avec tous ses corollaires.

Pour améliorer la qualité de l’enseignement à la base, le gouvernement a initié une série de réformes. A ce titre, tous les enseignants du système éducatif à la base ont subi des examens d’aptitudes pédagogiques. Selon les autorités gouvernementales, cette mesure vise a relevé le niveau de l’enseignement maternel et primaire, socle de tous système éducatif.

« Nous avons la volonté de faire de l’éducation nationale un véritable instrument de développement présent et à venir. C’est pour ça que nous avons le courage de faire des réformes au risque de déplaire à un grand nombre de nos concitoyens, nous avons eu le courage de prendre des décisions qui symbolisent notre volonté. Nous avons décidé également de ne plus laisser l’éducation à être le champ de la politique » – Patrice Talon, le 14 novembre 2016 à Parakou.

Dépolitisation du secteur éducatif…

Pour le président Talon, les acteurs politiques béninois n’ont de terroir que le secteur éducatif béninois parce que c’est un secteur qui déploie un grand nombre de fonctionnaires. « Les réformes sont en cours pour enlever aux autorités politiques d’aujourd’hui et de demain, la mainmise sur l’administration de l’éducation nationale, parce qu’il ne servira à rien d’investir des milliards dans l’infrastructure, pour faire croire que l’éducation nationale deviendra performante », avait-il annoncé à Parakou en novembre 2016.

C’est donc, ces réformes indispensables, préalables à l’investissement dans le secteur éducatif, que le Parlement béninois semble déjà amorcer en adoptant la nouvelle loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin. En effet, avec cette loi qui limite à 10 jours par an, la grève dans le secteur de l’enseignement, le gouvernement Talon peut donc espérer que l’année 2018-2019 sera à l’abri des mouvements de grèves perçus, à tort ou à raison, comme uns des moyens de pressions politico-sociales.

Un dialogue social inclusif pour une rentrée scolaire apaisée…

Le 04 août 2018, le ministre du Travail et de la fonction publique, Adidjatou Mathys, a procédé à l’installation officielle des membres du Conseil national du dialogue social (CNDS), un organe tripartite composé de trente membres titulaires et de trente autres suppléants. Composé de représentants du gouvernement, des confédérations et centrales syndicales ainsi que du patronat béninois, cet organe a pour objectif d’examiner dans quelles mesures, le gouvernement, l’employeur, et les travailleurs pourront se concerter non dans un esprit de confrontation mais chercher les règles communes qui régissent la conception des politiques et les comportements des différents acteurs.

Parallèlement à cet organe, le gouvernement béninois, dans le souci de résoudre les malentendus et de démarrer l’année académique sous de bons auspices, a tenu la deuxième session ordinaire de la Commission nationale des négociations gouvernement-centrales syndicales qui a porté sur le point des diligences effectuées dans le cadre de la préparation de la rentrée scolaire.

Des conclusions de cette rencontre de négociation, il ressort que, l’année académique 2018-2019, contrairement à l’année dernière, ne connaîtra pas des heures chaudes. A en croire le ministre d’Etat Bio Tchané, le gouvernement a déboursé plus de 12 milliards de francs cfa pour financer le démarrage de la rentrée. Toutes les dispositions semblent donc être prises pour une rentrée scolaire apaisée dans la perspective d’améliorer les performances éducatives des apprenants béninois.

Quid des programmes scolaires jugés inadaptés aux réalités béninoises ?