Esclavage des noirs en Libye : Persistance d’une négro-phobie outrageante

Benin web TV

De quelle colère ne devaient point bouillonner les cœurs africanistes à ces lugubres vidéos de vente aux enchères des noirs par des africains en Afrique?  Avec quelle rage Claudy Siar ne devrait-il pas interpeller les vrais africains face à cette bestialité des plus ignobles ? « On vend des migrants noirs en Lybie comme esclaves et il n’y a personne qui parle. » Alerta t-il.

En effet, la négrophobie congénitale et le mépris historique de l’homme noir – pas entré dans l’histoire, disait Sarkozy à Dakar – sont assez dévalorisants et outrageants à la conscience de l’humanité. Disons-le haut et fort, le « commerce » dont sont victimes les migrants subsahariens, capturés et dépouillés de tout alors que, cherchant à rejoindre le continent européen pour y trouver une vie meilleure et plus sécurisée est un échec planétaire et collectif. L’UE, la France, la Grande Bretagne et les « dirigeants » africains ont tous exprimé leur « ferme réprobation ». Une situation ubuesque où les principaux responsables paraissent les plus « attristés ».

Les larmes de crocodile des dirigeants africains

« Une situation inadmissible », « il faut que ça cesse »…que n’a-t-on entendu, dans les chancelleries africaines, depuis la diffusion par CNN du reportage montrant, en réel, la traite des noirs subsahariens, des familles et de leurs enfants ? A la mode Trump, on a même eu droit, de Alpha Condé à Mahamadou Issoufou entre autres, à une avalanche de tweets tous plus « attristés » les uns que les autres. Les dirigeants en place dans l’Afrique subsaharienne, notamment ceux des pays directement concernés par l’exode massif de leurs ressortissants depuis des décennies, peuvent-ils se prévaloir aujourd’hui, juste en même temps que CNN, de l’effet de surprise ? Curieuse et bien fausse coïncidence !

Qui, sur la terre d’Afrique, ne sait pas le sort terrible attendu par les candidats forcés à l’exil ? Quelle famille sénégalaise, guinéenne, malienne et marocaine ou algérienne ne pourrait raconter la douleur de la perte d’un enfant, d’un père, d’un proche ? Qui n’en parle pas comme d’une banale fatalité ? Et nos dirigeants seuls n’en seraient pas informés ? On dit qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut rien entendre. Les autorités algériennes viennent d’en donner un exemple des plus cyniques. En effet, tout à fait récemment, la marine espagnole a signalé à son homologue, un afflux nouveau de ressortissants algériens atterrissant sur les côtes d’Espagne, dans des embarcations extrêmement précaires et donc, dangereuses pour a vie des passagers.

A cette information, les responsables algériens ont fait savoir en substance qu’ils ne pouvaient en aucun cas s’agir de ressortissants algériens, l’Algérie n’étant pas un pays pauvre d’où les gens veulent partir. Longtemps, trop longtemps, les dirigeants des pays subsahariens ont fait la sourde oreille. CNN a soulevé le linceul et les a laissé seuls devant leurs immenses responsabilités. Faudra-t-il attendre les naufrages à répétition , les cadavres échoués sur les côtes d’Espagne comme sur celles de la Libye, de la Tunisie et que CNN se déplace pour que les « autorités » concernées affrontent le problème ?

Depuis combien d’années sont-ils régulièrement alertés ? Combien d’articles, d’émission radio, de débats télévisés ont été consacrés à ce drame sur le continent ? Ils savent parfaitement ce qui attend leurs compatriotes. Seuls, la soumission politique, le mensonge et la duplicité avec le néo-colonialisme les conduisent à ces comportements indignes.

Européens, « occident »…premiers responsables

Dans les pays d’Europe, la « réprobation » et « l’indignation » sont également unanimes. Evidemment serait-on tenté de dire. En effet, le président français Emmauel Macron, interrogé, est même allé jusqu’à qualifier ces événements de « crimes contre l’humanité ». Mêmes réactions en Grande Bretagne et idem pour l’UE qui s’est fendue, elle aussi, d’un communiqué de condamnation. Là encore, comment croire une seconde à la sincérité de ces responsables politiques ? Ne se sentiraient-ils pas « responsables » au premier chef, et quoi de plus normal, de la politique « africaine » qu’ils perpétuent depuis les indépendances ? Un comportement économique de prédation des matières premières ‘abord et un « suivi » politique très appuyé des gouvernants susceptibles de servir au mieux leurs intérêts. Jusque et y compris par l’ingérence la plus directe lorsqu’ils le jugent nécessaire et conforme.

N’a-t-on pas vu comment la France est intervenue militairement en Côte d’Ivoire pour faire appliquer les résultats d’élections qu’elle avait jugé, selon elle, gagnées par Ouattara, son candidat, celui du FMI , de la Banque Mondiale et des USA. Exit Gbagbo le gêneur et bienvenue l’ingérence armée. La France toujours elle, s’est en revanche, beaucoup moins précipitée lorsqu’il s’est agit d’aider le peuple burkinabé à chasser son dictateur. Au contraire même de la volonté populaire, elle a assuré l’exfiltration, vers la Côte d’Ivoire de Ouattara, de celui dont on sait qu’il avait été mandaté pour assassiner Thomas Sankara. Deux ingérences, deux poids deux mesures, selon les intérêts du moment. En fait, depuis les indépendances, la France est militairement toujours présente sur le sol africain et y joue le rôle de gendarme de ‘impérialisme occidental. Une politique d’ingérence de tous les instants qui ne peut se mener sans la complicité active de tous les « responsables » et dirigeants interchangeables des pays africains. Pas de françafrique sans de « loyaux » partenaires sur place !

La Libye abîmée et détruite, les noirs vendus en esclavage, l’UA impuissante

Si, de toutes les chancelleries montent les protestations les plus véhémentes, on n’entend nulle part en revanche, en Afrique pas plus qu’en Europe, la moindre idée d’une force multinationale , africaine bien entendu, autorisée à intervenir et mettre un terme au calvaire de tous ces migrants pris au piège. L’UA ne serait-elle pas en mesure de mettre en place une force capable de rétablir les êtres humains dans leurs droits ? Trop de déliquescence sans doute et trop de soumission aux puissances extérieures. Les mêmes qui ont commandité la destruction de la Libye, à savoir principalement la France et la Grande Bretagne avec l’aval appuyé des USA d’Obama.  Malgré toutes ses concessions à l’impérialisme économique, Kadhafi n’entrait plus tout à fait dans les plans de ce qu’il est convenu d’appeler « les grandes puissances ». Trop imprévisible, trop fantasque…pendant que quelques intellectuels français de service tels Kouchner et BHL, le qualifiaient de « boucher sanguinaire »…que n’a-t-on, en fait, entendu pour justifier que Sarkozy décide de mettre ce pays à feu et à sang ? On imagine aisément que les entreprises comme Total, AREVA, Bouygues…voyaient, et voient toujours, cette destruction d’un très bon oeil. Kadhafi mort ou vif ! Ce qui fut fait, son cadavre mutilé livré aux caméras dans une mise en scène des plus sordides. Aujourd’hui les groupes terroristes quadrillent le pays, l’ont mis en coupe réglée et…le pétrole coule à nouveau, l’anarchie est quasi totale et les noirs sont vendus comme esclaves.

Pourquoi l’UA est-elle impuissante à intervenir en Libye ?

Parce que l’UE considère toujours que sa frontière la plus proche avec l’Afrique est, d’une part, la méditerranée et que d’autre part dans ce dispositif frontalier, la Libye occupe une place particulière. En effet, pour les spécialistes politiques européens, c’est bien la Libye qui, avec le Niger et le Tchad, constitue le principal rempart contre l’immigration massive vers l’Europe et celle-ci ne veut, en l’état, rien changer à la situation. En l’état, et malgré les comportements affligés des uns et des autres, il y a fort à craindre que la Libye demeure encore longtemps le lieu du chaos politique et de la traite des noirs. Verra-t-on un jour prochain de ces noirs vendus « travailler » sur les chantiers de Total, AREVA… »prêtés » par des sous-traitants, bien sûr. Les opinions publiques africaines et européennes savent très bien ce qui se joue en Libye, qui bloque et qui défend bec et ongles, contre tous les droits humains les plus élémentaires, ses intérêts particuliers.

Ces opinions publiques, elles, disent : « Stop à la traite des noirs en Libye ! »

Ces opinions publiques, elles, disent : l’Union Africaine doit exclure la Libye

Par Romuald Boko & François Charles.

Bonjour chers lecteurs! Je suis Angèle M. ADANLE, Journaliste d'investigation multimédia, reporter d'images. Je suis très passionnée par l'écriture , la musique , les questions "people" (même les plus obscures). J'aime les promenades, la lecture, les voyages et le sport. Ma devise: "Le suprême degré de la sagesse est d'avoir des rêves suffisamment grands, pour ne pas les perdre de vue pendant qu'on les poursuit".