Indonésie: affrontements mortels après les résultats officiels de l’élection présidentielle
Les opposants au président réélu, Joko Widodo, mettent en cause depuis le scrutin du 17 avril le comptage des voix et dénoncent des fraudes. Six manifestants ont été tués mercredi 22 mai.
La réélection du président indonésien, Joko Widodo, ne passe pas chez ses opposants. Au lendemain de l’annonce surprise des résultats officiels, des affrontements violents entre partisans de l’opposition et la police avaient lieu mercredi 22 mai à Djakarta. Six personnes ont été tuées, a affirmé le chef de la police indonésienne, Tito Karnavian, ajoutant que « certains ont des blessures par balle, certains par arme blanche mais nous devons encore clarifier cela ».
Le responsable a assuré que la police n’avait pas utilisé de « balles réelles » contre les manifestants. Des forces antiémeutes ont eu recours à du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui lançaient des pierres et des feux d’artifice en direction de la police. Près de 70 manifestants ont par ailleurs été arrêtés selon les forces de l’ordre qui ont attribué les violences à des « provocateurs ». Plus de 30 000 policiers avaient été déployés dans la capitale en prévision de la publication des résultats de l’élection très disputée.
Sécurité renforcée à Jakarta ce jeudi
Les effectifs des forces de l’ordre ont été significativement renforcées dans la capitale indonésienne ce jeudi après une deuxième nuit de violences opposant la police et des partisans de l’opposition. 58.000 policiers et militaires ont été déployés dans les rues de Jakarta, contre une trentaine de milliers précédemment, alors que des manifestants ont à nouveau attaqué dans la soirée les forces de l’ordre avec des jets de pierre et des feux d’artifice.
«Nous avons arrêté plus de 300 suspects. Nous les interrogeons et nous avons des preuves» d’un mouvement organisé, a indiqué Dedi Prasetyo, le porte-parole de la police nationale, à l’AFP, en précisant que «de l’argent, des faucilles, des machettes et des feux d’artifices» avaient été saisis. Les affrontements qui ont débuté dans différents points de la capitale dans la nuit de mardi à mercredi ont fait six morts au cours de la première nuit de violences.
Deux partisans présumés de l’EI parmi les émeutiers de Djakarta
Les autorités indonésiennes ont annoncé jeudi que deux hommes interpellés lors de ces émeutes s’étaient engagés à soutenir le groupe Etat islamique.
Le porte-parole de la police indonésienne, Muhammad Iqbal, a précisé que ces deux suspects avaient l’intention de passer à l’acte lors des journées de manifestation de mardi et de mercredi.
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