Algérie: le général Ahmed Gaid Salah prêt à faire des concessions

Le chef des forces armées algériennes a appelé mardi 28 mai à des « concessions mutuelles » entre les dirigeants par intérim du pays et les manifestants exigeant des changements plus vastes, près de deux mois après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, ancien représentant de longue date.

Le général Ahmed Gaid Salah a déclaré que la priorité était de « progresser vers un dialogue productif qui aidera notre pays » à sortir de la crise et de veiller à la tenue d’élections dans les meilleurs délais. Gaid Salah, qui est devenu un homme de facto fort depuis que Bouteflika a démissionné le 2 avril face à des manifestations massives, a appelé à plusieurs reprises à une solution constitutionnelle à travers une élection présidentielle le 4 juillet. Mais seules deux personnalités peu connues ont soumis leurs candidatures à temps pour le scrutin contesté, soulevant des doutes quant au projet des dirigeants par intérim de le mettre en scène.

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Les manifestants qui s’opposent à toute élection tenue sous le contrôle d’autorités qui auraient servi sous l’ancien président. Ils veulent que les personnalités du régime, notamment Gaid Salah et le président par intérim, Abdelkader Bensalah, se retirent avant tout scrutin, et exigent de nouvelles institutions indépendantes chargées de superviser le vote. « Etablir un dialogue signifie la volonté de chacun de s’écouter … et un désir sincère de trouver des solutions appropriées sans délai », a déclaré Gaid Salah, cité par le ministère de la Défense. Le général a appelé à un dialogue constructif dans lequel « des concessions mutuelles » peuvent être convenues et « les différences sont surmontées, ou au moins les écarts entre les points de vue contradictoires sont réduits ».

« Tirer profit des expériences et des événements passés »

Gaid Salah a mis en garde contre une transition interminable et a évoqué la guerre civile du pays dans les années 90, en exhortant les Algériens à « tirer profit des expériences et des événements passés ». L’Algérie est secouée par des mois de manifestations depuis que Bouteflika, malade, a annoncé en février qu’il se présenterait pour un cinquième mandat. Il a quitté ses fonctions, mais les manifestants ont continué à organiser des manifestations de masse réclamant une refonte du «système» et le départ de personnalités de l’ère Bouteflika. En vertu de la constitution, Bensalah dispose de 90 jours pour organiser une élection présidentielle à compter de sa nomination le 9 avril.