Bénin – Crise pré-électorale: vers une probable révision de la constitution?
Le Président de l’Assemblée nationale a convoqué les députés de la 7ème législature en session extraordinaire ce lundi 18 mars 2019 pour entre autres se prononcer sur la résolution de l’impasse électorale. Mais vue le développement de l’actualité ces derniers jours dans les deux camps, Lundi ne semble pas être le jour de la résolution de la crise politique. Une situation qui risque d’entamer le calendrier électoral et pourrait ouvrir la voie à une révision partielle de la constitution.
Avec la gestion de l’impasse électorale actuelle, la possibilité d’envisager une révision de la constitution de 1990 se précise de plus en plus. Il est vrai qu’à l’issue de la rencontre entre le chef de l’Etat et la classe politique le mercredi 6 mars 2019, l’assemblée nationale a été investie de la mission de trouver en procédure d’urgence et ensemble avec la classe politique, la voie de sortie de crise. Mais le développement de l’actualité politique du pays ne rassure guère sur l’issue de la médiation conduite par le président Adrien Houngbédji. L’opposition conviée à faire des propositions a déjà déposé ses desiderata. Au même moment , la mouvance au pouvoir affirme n’avoir pas de problème et par conséquent n’a pas de proposition mais rejette d’ores et déjà certains points des exigences de l’opposition.
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Dans la foulée, l’opposition fait une sortie médiatique au cours de laquelle elle déclare que la personne désignée par le président de la République à savoir le président de l’Assemblée pour conduire les pourparlers est disqualifiée parce que juge et partie. Du côté de la mouvance, l’éventualité d’une élection entre les deux blocs du chef de l’Etat n’entache en rien la crédibilité des élections.
L’espoir d’une sortie de crise se jouera le Lundi prochain:
Le Président Adrien Houngbédji met les bouchées doubles pour réussir la mission qui lui a été confiée par le chef de l’Etat et la Conférence des présidents du Parlement. Cette mission se résume principalement à la recherche du consensus autour des modalités d’organisation des élections législatives inclusives, transparentes et apaisées. Pour atteindre l’objectif visé, Adrien Houngbédji a entrepris des démarches vers les acteurs politiques impliqués dans le processus électoral pour recueillir les propositions des uns et des autres.
Après cette étape, une réunion de la conférence des présidents du parlement s’est tenue hier vendredi 15 mars 2019 pour analyser les différentes propositions transmises au cabinet du premier responsable de l’hémicycle. C’est à l’issue de ce conclave que la session extraordinaire du lundi prochain a été convoquée afin de permettre à l’ensemble des députés d’opiner sur les propositions de loi pour des élections législatives inclusives de 2019.
Session extraordinaire du Lundi prochain: vers un difficile consensus?
Le développement de l’actualité électorale après l’appel au consensus lancé par le chef de l’Etat ne rassure guère sur l’issue des débats prévus pour lundi au cours de la session extraordinaire convoquée par le président du parlement. Vu les positions des uns et des autres depuis la rencontre avec le chef de l’Etat, on a le sentiment qu’il y a des forces invisibles qui ne militent pas en faveur de la fin de la crise électorale actuelle.
De toutes les façons, tous les ingrédients sont réunis pour que les débats soient assez tendus le lundi prochain. De ces débats sortira-t-il la solution pour débloquer l’impasse électorale actuelle? Il faut disposer d’une bonne dose d’optimisme pour être affirmatif à cette question. Tout compte fait, le degré de suspicion qui s’est infiltré dans le jeu politique ne facilitera pas le consensus attendu pour débloquer la situation.
Vers une possible révision de la constitution?
Le mandat de la septième législature prend fin le 15 Mai 2019. C’est en tenant compte de ce délai légal que la commission électorale nationale autonome électorale (CENA) a établi son calendrier électoral. Même si l’institution donne des assurances sur le fait que le processus électoral ne connaîtra pas de suspension, une impasse dans les discussions conduite par l’Assemblée nationale pourrait contraindre à une révision dudit calendrier d’autant plus qu’aucune élection crédible et transparente ne saurait se faire dans une atmosphère de vives tensions puisque l’opposition fait serment qu’aucune élection ne peut se faire sans elle.
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A l’analyse de la situation actuelle, l’éventualité d’une révision de la constitution n’est pas totalement épargnée. Le chef de l’Etat, lors de sa rencontre avec la classe politique le mercredi 6 Mars 2019 a envisagé cette solution et en a même fait allusion. Pour bon nombre d’observateurs de la vie politique, la question est de savoir si tout ce qui se fait aujourd’hui ne conduit pas dans cette perspective. En tout état de cause, la session extraordinaire de l’assemblée nationale du lundi 18 Mars éclairera l’horizon politique béninois et édifiera davantage l’opinion nationale.
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