Algérie: les étudiants s’invitent dans la danse et l’armée menace
Les étudiants algériens ont manifesté mardi 05 mars 2019 dans plusieurs villes du pays pour protester contre le très possible 5ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika à cause de ses partisans qui cherchent coûte que coûte à le maintenir au pouvoir. L’homme est actuellement à Genève en Suisse pour des examens médicaux périodiques.
Le mardi 05 mars dernier, plusieurs étudiants ont encore investi les rues de plusieurs villes du pays pour contester la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat. En effet, le président Algérien qui est en déplacement de dix jours à Genèse en Suisse pour des « examens médicaux périodiques », a été porté à la tête de son parti pour briguer un nouveau mandat. Une candidature qui passe très mal dans le rang des populations.
Malgré que l’octogénaire ait déclaré ne pas pouvoir aller au bout de son mandat et quitter le pouvoir après une série de réformes profondes, la colère des étudiants n’a pas faibli, lassé par ses promesses sans lendemain.
Sans incidence, des cortèges de milliers d’étudiants parfois accompagnés de leurs professeurs ont défilé à Alger mais également à Oran, Constantine et Annaba, a rapporté la presse locale. Des manifestations importantes se sont aussi déroulées à Béjaïa, Tizi-Ouzou et Bouira, ainsi qu’à Blida (nord), Sétif (nord-est) ou Tlemcen (nord-ouest). « Hé Bouteflika, il n’y aura pas de 5ème mandat. Ramenez les commandos de l’armée et la BRI (unité d’intervention de la police, ndlr), il n’y aura pas de 5ème mandat », ont scandé les étudiants toute la journée dans le centre d’Alger. Des protestations qui ne passent pas du tout du côté de l’armée.
Malgré le caractère pacifique des manifestations aidé par la police qui a laissé faire, le chef d’Etat major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, a rappelé que l’armée est la garante de la sécurité et de la stabilité du pays et met en garde ceux qui veulent ramener l’Algérie à ses années noires (guerre civile 1992-2002, qui a fait officiellement 200 000 morts). Dans un discours à l’académie militaire de Cherchell, il a accusé les protestataires d’être « dérangées de voir l’Algérie stable et sûre ». Le général a également appelé les Algériens « à s’ériger en rempart contre tout ce qui pourrait exposer le pays à des menaces aux retombées imprévisibles ».
Pour rappel, le président Abdelaziz Bouteflika, est la cible d’un mouvement de contestation inédite depuis son élection à la tête de l’Etat il y a 20 ans. Les manifestations ont été déclenchées par l’annonce de sa volonté de briguer un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril prochain.
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