Bénin: « un manque de plus de 65% d’enseignant dans les collèges et lycées »

La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) était face à la presse, ce vendredi 02 novembre 2018, à la  Bourse du travail, pour faire le point de la rentrée scolaire 2018-2019 dans l’enseignement maternel, primaire et secondaire.

Pour les responsables de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), les conditions pour une bonne rentrée n’étaient pas remplies contrairement à ce qu’aurait annoncé le gouvernement à la veille de la rentrée, le 13 septembre dernier devant les représentants des organisations syndicales à l’Infosec. A cette sortie médiatique, le Secrétaire général de la Cstb, Nagnini Kassa Mampo et  ses pairs se sont évertués à présenter l’état réel de l’école au Bénin. Cette présentation a porté d’une part, sur les effectifs des enseignants au niveau des différents ordres  de l’enseignement  et, d’autre part, sur les conditions d’enseignement et tout ce que cela engendre comme conséquence.

[su_heading size= »17″ align= »left »]A lire aussi : Évaluation des enseignants au Bénin: Kassa Mamkpo indique la voie au gouvernement [/su_heading]

S’agissant des effectifs des enseignants, la Cstb explique que le taux de couverture serait  en moyenne de 32,7% pour le 1er cycle et de 35,7% pour le 2nd cycle dans l’enseignement secondaire. Pour les deux cycles, la moyenne en couverture est de 34,2%. Ainsi, il  y a un manque de plus de 65% dans les collèges et lycées. Selon le Sg Kassa Mampo, cette situation explique que la grande majorité des enseignants du secondaire soient des honoraires à statut essentiellement précaire. Prenant l’exemple de Cotonou où le Ceg Suru Léré serait  le plus grand collège du Bénin, les élèves seraient en moyenne 70 par classe avec plus de 400 enseignants vacataires et 30 agents permanents de l’Etat et contractuels de l’Etat.

A en croire le premier responsable de la Cstb, le manque criard d’enseignant au secondaire est pareil également au niveau du primaire et cela se reflète dans toutes les régions du pays. Dans le département du mono, a-t-il expliqué, l’effectif total de la maternelle et  du primaire s’élève à 2424  sur 3017 besoins, soit un effectif de 593 enseignants. «Epp Gbégamey Sud/A : 03 enseignants sur  6 ; Epp Gbégamey Sud/B : 05 enseignants sur  6 ; Epp Gbégamey Sud/C : 04 enseignants sur  6. Epp Saint Jean : 03 enseignants sur  6», a-t-il déploré  tout en soulignant que la moyenne est de 4 enseignants sur 5 dans les autres régions du  pays.

Conditions d’enseignement

A ce niveau, Kassa Mampo a déploré des effectifs pléthoriques dans des salles de classe avec une mauvaise qualité d’enseignement. «Les décisions d’exclure systématiquement  des collèges sans  alternative, tout élève qui redouble deux  fois la classe, fait que de milliers de jeunes de moins de 16  ans se retrouvent renvoyés de l’’école sans alternative, ce qui est contraire aux recommandations de l’Unesco qui exige que tout enfant bénéficie de l’éducation de base. Avec le système de concours instituée pour l’entrée  en seconde, beaucoup d’enfants n’arrivent plus à  passer le Bac», a-t-il indiqué.

A l’école primaire, fait-il constater, il n’y a plus de matériel de travail comme les cahiers d’activité, manuels et guides. Toute chose  qui complique la préparation des fiches et  le déroulement  du  cours.

Face à tableau, la Cstb va alors conclure l’école est  ruinée au Bénin. Tout en appelant les enseignants à exiger la résolution des problèmes de l’école,  le Sg Kassa Mampo a également invité les parents  d’élèves, les élèves ainsi que tous les usagers de l’école à exiger la résolution de ces problèmes pour  le bonheur  des apprenants.