RDC, le Soudan du Sud et la Centrafrique en tête des crises humanitaires les plus négligées au monde (ONG)
Les crises humanitaires qui frappent la République démocratique du Congo ( RDC) , le Soudan du Sud et la Centrafrique sont « les plus négligées » au monde, a affirmé, jeudi dans un communiqué, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). Le NRC a également déploré « l’inattention des médias », le « sous financement » des opérations humanitaires dans ces pays et la « négligence » politique et diplomatique.
« Les mères ne peuvent nourrir leurs enfants, les jeunes sont privés d’éducation et des nations entières dépendent de l’aide d’urgence. Une telle négligence politique, diplomatique et humanitaire catastrophique doit cesser « ,
a déclaré dans un communiqué, Jan Egeland, le secrétaire général du NRC.
Il a déploré au passage que «Les crises sur le continent africain font rarement les gros titres des médias ou atteignent les agendas de la politique étrangère avant qu’il ne soit trop tard».
La crise humanitaire la plus négligée est celle de la RDC, suivie de celle au Soudan du Sud, puis en Centrafrique, au Burundi , en Éthiopie, la Palestine, le Myanmar, le Yémen, le Venezuela et le Nigéria,
selon le classement annuel de cette structure internationale dépendant de l’Etat Norvégien.
Géant pays au cœur de l’Afrique et déchiré par des conflits armés sanglants, depuis plus de deux décennies, la RDC compte pas moins de 4.5 millions de déplacés internes, d’après l’ONU qui entretient dans ce pays depuis près de 20 ans sa plus grande et onéreuse mission de maintien de la paix monde, la Monusco, avec plus de 16 000 Casques bleus.
« La plupart des gens sont surpris d’apprendre que le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire en RDC a maintenant atteint le même niveau qu’en Syrie, mais l’attention du monde sur ces deux crises est très éloignée », a déclaré Egeland.
Au Soudan du Sud, « sept personnes sur dix ne savent pas si et quand elles auront leur prochain repas », a poursuivi le même responsable humanitaire. « Nous ne pouvons pas continuer à fermer les yeux sur une nation entière affamée, parce que les hommes armés et le pouvoir ne veulent pas faire la paix entre eux « , a-t-il ajouté, trouvant « absolument effroyable de voir cette jeune nation continuer sa chute libre vers une catastrophe ».
En Centrafrique, pays resté champ de bataille des groupes armés rivaux depuis la chute du président François Bozizé, en 2013, chassé par la Séléka, une coalition de groupes armés venue du nord du pays avec des mercenaires étrangers, la situation a dépassé la liste des crises de déplacement négligées de l’année dernière, affirme l’ONG Norvégienne. Cette crise s’est aggravée par « l’éclatement de nouveaux conflits en RDC et la détérioration rapide de la situation humanitaire au Soudan du Sud », affirme la structure.
« Il semble y avoir peu de volonté, tant au niveau local qu’international, de trouver un moyen de sortir d’un trop grand nombre de ces crises: dans certains cas, cela est dû à un manque d’importance géopolitique, alors que dans d’autres endroits il y a trop de fêtards. Et des acteurs ayant des intérêts conflictuels, et trop peu disposés à protéger les intérêts des civils « ,
a expliqué Egeland.
Le nombre de personnes déplacées internes en Centrafrique a augmenté de 70 % l’année dernière (2017), atteignant plus de 689 000, le quart de la population centrafricaine. Malgré l’escalade du conflit, « la crise a continué à recevoir peu d’attention des médias et les besoins humanitaires de la population sont chroniquement négligés ». En 2017, seuls 41% des fonds nécessaires ont été collectés, ajoute la source.
La liste de classement des crises les plus négligées au Monde « devrait nous rappeler, à la fois pour les organisations humanitaires, pour les médias et pour les politiciens, que le fait de ne pas voir ces personnes souffrir ne rend pas leur souffrance moins réelle et ne nous absout pas notre responsabilité d’agir » a déclaré le chef du conseil Norvégien.
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