Birmanie: les manifestations se poursuivent, la junte militaire accroît la répression
La mobilisation contre le coup d’État en Birmanie se poursuit. La junte au pouvoir depuis le 1er février multiplie les arrestations nocturnes et menace de poursuites quiconque hébergera des militants recherchés.
Des centaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dimanche dans les rues des grandes villes de Birmanie pour dénoncer le coup d’Etat militaire du 1er février, alors que le mouvement de désobéissance civile s’étend malgré les menaces de la junte. Les protestataires manifestent depuis neuf jours pour réclamer le rétablissement de la démocratie et la libération de la dirigeante Aung San Suu Kyi.
Face à une mobilisation qui ne faiblit pas, la junte au pouvoir en Birmanie accroît au contraire la répression des manifestations massives organisées contre son coup d’Etat. L’ambassade des États-Unis a fait état dimanche 14 février de mouvements de troupes à Rangoun, la plus grande ville de Birmanie, dont elle est aussi la capitale économique, mettant par ailleurs en garde contre de possibles coupures dans les télécommunications. « Il y a des indications sur des mouvements de troupes à Rangoun, et sur la possibilité d’interruptions dans les télécommunications dans la nuit entre 1 heure et 9 heures » (heures locale), a annoncé sur Twitter la représentation diplomatique américaine.
Après les médecins ou les enseignants, les cheminots ont à leur tour cessé le travail, provoquant la mise à l’arrêt de plusieurs trains. Plusieurs centaines d’employés des chemins de fer ont rejoint les rangs des manifestants à Rangoun, la capitale économique. La police, qui avait tenté de les contraindre à se mettre au travail en se déployant dans leurs installations à la périphérie de la ville, a dû quitter les lieux sous la menace d’une foule hostile, montrent des images filmées par Myanmar Now.
Plus de 384 personnes sont détenues depuis le coup d’Etat, selon l’Association d’aide aux prisonniers politiques, une ONG, après plusieurs vagues d’arrestations nocturnes. Le slogan « Arrêtez les enlèvements de nuit » a fleuri sur les pancartes des manifestants à Rangoun. Samedi soir, des habitants de Rangoun et Mandalay, la deuxième ville du pays, ont formé des patrouilles pour se protéger contre de nouveaux rapts ou des agressions, la junte ayant récemment ordonné la libération de 23.000 prisonniers.
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