Bénin: Claude Djankaki recadre Alladatin sur la configuration actuelle du parlement

Claude Djankaki

« Vous avez vraiment dit qu’il n’est écrit nulle part que l’Assemblée nationale comporte une opposition et une mouvance ? Sérieux ? », se demande l’expert en décentralisation, Claude Djankaki, après le passage d’Orden Alladatin dans une émission spéciale sur l’ORTB

Défendant les réformes institutionnelles et politiques sous le régime de Patrice Talon, le président de la commission des lois à l’assemblée nationale a laissé entendre, parlant de la configuration actuelle du parlement, qu’aucun article de la constitution n’a affirmé qu’il doit y avoir mouvance et opposition.

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Un argumentaire qui ne convainc pas l’ancien directeur de cabinet au ministère de l’intérieur, de la sécurité administrative et territoriale (MISAT), Claude Djankaki.

Dans un post sur les réseaux sociaux, l’expert en question de gouvernance semble déceler, dans le préambule de la constitution de 1990, des éléments qui qui affirment que le Bénin a fait l’option de la démocratie pluraliste qui impose, de facto, une assemblée ouverte à tous les courants de pensées politiques.

Sur la base de cet argumentaire, Claude Djankaki affirme que, dire bruyamment qu’aucun texte ne dit qu’une Assemblée Nationale doit comporter en son sein l’opposition et la mouvance, relèverait de l’apatridie, d’une insurrection digne d’un passé peu glorieux…

Pour éviter que pareil argumentaire ne soit soumis au peuple sur des dossiers erronés, Claude Djankaki estime qu’il urge que des experts indépendants soient également associés à l’étude des grands dossiers de la nation, qui engagent l’avenir du pays.

Que dire le préambule de la constitution béninoise ?

Le Dahomey, proclamé République le 4 décembre 1958, a accédé à la souveraineté nationale le 1er août 1960. Devenu République populaire du Bénin le 30 novembre 1975, puis République du Bénin le 1er mars 1990, il a connu une évolution constitutionnelle et politique mouvementée depuis son accession à l’indépendance.

Seule est restée pérenne, l’option en faveur de la République.
Les changements successifs de régimes politiques et de gouvernements n’ont pas émoussé la détermination du peuple béninois à rechercher, dans son génie propre, les valeurs de civilisation culturelles, philosophiques et spirituelles qui animent les formes de son patriotisme.

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Ainsi, la Conférence des Forces Vives de la Nation, tenue à Cotonou, du 19 au 28 février 1990, en redonnant confiance au peuple, a permis la réconciliation nationale et l’avènement d’une ère de renouveau démocratique.

Au lendemain de cette Conférence,
NOUS, PEUPLE BENINOIS,

  • Réaffirmons notre opposition fondamentale à tout régime politique fondé sur
    l’arbitraire, la dictature, l’injustice, la corruption, la concussion, le régionalisme,
    le népotisme, la confiscation du pouvoir et le pouvoir personnel;
  • Exprimons notre ferme volonté de défendre et de sauvegarder notre dignité aux
    yeux du monde et de retrouver la place et le rôle de pionnier de la démocratie et
    de la défense des droits de l’Homme qui furent naguère les nôtres;
  • Affirmons solennellement notre détermination par la présente Constitution de
    créer un Etat de droit et de démocratie pluraliste, dans lequel les droits
    fondamentaux de l’Homme, les libertés publiques, la dignité de la personne
    humaine et la justice sont garantis, protégés et promus comme la condition
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    nécessaire au développement véritable et harmonieux de chaque Béninois tant
    dans sa dimension temporelle, culturelle, que spirituelle;
  • Réaffirmons notre attachement aux principes de la démocratie et des Droits de
    l’Homme, tels qu’ils ont été définis par la Charte des Nations Unies de 1945 et la
    Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, à la Charte Africaine
    des Droits de l’Homme et des Peuples adoptée en 1981 par l’Organisation de
    l’Unité Africaine, ratifiée par le Bénin le 20 janvier 1986, et dont les dispositions
    font partie intégrante de la présente Constitution et du droit béninois et ont une
    valeur supérieure à la loi interne ;
  • Affirmons notre volonté de coopérer dans la paix et l’amitié avec tous les
    peuples qui partagent nos idéaux de liberté, de justice, de solidarité humaine, sur
    la base des principes d’égalité, d’intérêt réciproque et de respect mutuel de la
    souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale;
  • Proclamons notre attachement à la cause de l’Unité africaine et nous engageons
    à tout mettre en œuvre pour réaliser l’intégration sous-régionale et régionale;
  • Adoptons solennellement la présente Constitution, qui est la Loi Suprême de
    l’Etat et à laquelle nous jurons loyalisme, fidélité et respect.

2 comments

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gloire

Manque de sagesse ce député. ils finirons pas faire honte à leurs enfants

comments user
la rupture

Tous ces bla bla bla pour rappeler quoi? Le type a dit que nulle part dans la constitution, il n’est mentionné que la configuration de l’AN doit comporter la mouvance et l’opposition et vous rentrez dans des verbiages au lieu de nous montrer la partie qui en parle.