« En Afrique, dès qu’il arrive quelque chose au mari, c’est l’épouse qui est coupable », l’ex-première Dame Simone Gbagbo

Dans un entretien accordé au média allemand Deutsche Welle, Simone Gbagbo est revenue sur la présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire. Elle a évoqué les préjugés à son encontre à propos de la déportation de Laurent Gbagbo .

Dans un entretien accordé à Deutsche Welle depuis Abidjan, Simone Gbagbo, deuxième vice-présidente du Front Populaire Ivoirien (FPI) et épouse de l’ancien président Gbagbo, estime qu’il n’est pas question que les Ivoiriens laissent le président Alassane Ouattara « piétiner » la Constitution.

« Cette candidature est anti-constitutionnelle. Et Monsieur Alassane Ouattara le sait, ne vous en faites pas ! Il le sait. Lui même l’avait dit, qu’il ne peut pas briguer un troisième mandat et les Ivoiriens ont applaudi à cette époque-là. », a déclaré Mme Gbagbo.

« Les Ivoiriens, qu’est-ce qu’ils veulent ? Ils veulent tout simplement que notre Constitution soit respectée. Il faut que nous devenions un Etat de droit. Et quand cela n’est pas fait, les Ivoiriens protestent ! Les Ivoiriens descendent dans les rues et c’est ce qu’ils ont fait. Et c’est ce qu’ils vont continuer de faire. Parce qu’il n’est pas question que nous laissions notre Constitution piétinée. Il n’en est pas question ! », estime celle qui a été condamnée par la justice ivoirienne à vingt ans de prison pour atteinte à la sûreté avant de bénéficier d’une amnistie en 2018.

A la question de savoir ce que l’ex-première Dame pense de ceux qui estiment qu’elle a induit en erreur Laurent Gbagbo pendant sa présidence, Simone Gbagbo a répondu : « Oui, bon, vous savez, on est en Afrique. En Afrique, dès qu’il arrive quelque chose au mari, c’est l’épouse qui est coupable. Même quand il meurt on dit que c’est sa femme qui l’a tué. Moi, je mets ça sur ce compte. »