Pour remplacer Hulot au poste de ministre de l’environnement, un pro-Hulot sera t’il bienvenu?

Le porte-parole du gouvernement français Benjamin Griveaux a annoncé ce 1er septembre, que le remplaçant de Nicolas Hulot, ministre de l’environnement ayant fait défection le 28 août, sera connu d’ici mardi 04 septembre. C’est l’ex-cofondateur d’Europe Écologie-Les Verts, de son vrai nom  Daniel Cohn-Bendit, surnommé Dany le Rouge qui est pressenti pour le remplacer. Daniel s’inscrira t’il dans la même ligne que Hulot?

C’est le nom de Daniel Cohn-Bendit qui résonne dans les coulisses gouvernementales depuis que Nicolas Hulot a jeté brusquement les éponges le mardi 28 août.

Lorsque la presse française l’a interrogé suite à cette démission inattendue, pour en savoir plus sur les raisons qui ont motivé sa sortie du gouvernement Nicolas Hulot, l’air grave, adoptant un ton interrogatif a évoqué des raisons liées au peu d’intérêt que le gouvernement français, l’Europe et le monde accordent aux problèmes environnementaux.
« Est-ce que nous avons commencé à diminuer nos émissions de gaz à effet de serre ? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à réduire l’utilisation des pesticides ? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à enrayer l’érosion de la biodiversité ? La réponse est non ».

En revanche, la question qui se pose pour l’heure, c’est de savoir si Daniel Cohn-Bendit
acceptera l’offre de remplacer au gouvernement Nicolas Hulot pour endosser son costume de ministre de l’Écologie. En effet, cet portefeuille est polémique en France, il souffre de divergence de point de vue au gouvernement en ce qui concerne ses priorités.

Au début des supputations sur son nom pour remplacer le déçu ex-ministre Hulot, Daniel affichait radicalement vouloir rester loin de la politique pour ne pas mettre en danger sa liberté. Mais, celui-ci s’est ravisé ce samedi et semble s’approcher peu à peu de l’Elysée, du moins en pensée: « Avant que je dise oui ou non, il faut que quelqu’un me le propose. Mais pour l’instant, on ne m’a rien proposé ». Lui qui avait pourtant dit plus tôt : « Castaner m’a appelé. Je lui ai dit que je ne croyais pas que c’était une bonne idée. Je ne suis pas du tout fait pour être ministre… Je tiens à ma liberté ». Ainsi, son discours a t’il évolué. Il s’annonce que le chef de l’Etat l’invite à une entrevue demain dimanche 02 septembre.

Et à la veille, c’est à dire ce samedi, à la question de la presse de savoir, si le chef de l’État lui proposait le poste dimanche lors de leur tête à tête la réaction q’il va avoir, sa réponse finit de convaincre de la forte probabilité qu’il accorde son fiat à Macron. Mais il dit conditionner sa réponse par un compromis, celui de poursuive sur les sillons tracés par Hulot: « C’est toute une réflexion. Il faut tirer les leçons de sa démission et aider ce gouvernement à reprendre l’initiative sur la transition écologique », a fait savoir Daniel Cohn-Bendit à Europe1. Cette posture nous pousse à penser que c’est un autre Hulot aussi bien du point de vue attachement à la liberté qu’ aux valeurs environnementales qui s’approche de l’Élysée.

Mais qui est Dany le rouge ?

Né en France le 4 avril 1945 à Montauban de parents allemands antinazis, Daniel Cohn-Bendit est surnommé Dany Le rouge par la presse lors des manifestations étudiantes de mai 68 en France.

En effet, à cette époque, alors qu’il était étudiant en sociologie à l’Université de Nanterre, il s’est donné à voir comme un meneur et prend la tête avec Alain Geismar du mouvement du 22 mars 1968. Ce mouvement a en effet lutté pour défendre les droits des étudiants français en particulier et les libertés et droit de l’homme en général.

Militant libertaire, il fait ses études supérieures en France, à l’université Paris-Nanterre. Il acquiert une grande réputation pendant ces mouvements de mai 68 dont il était l’un des protagonistes. Devenu gênant et n’ayant pas à l’époque la nationalité française mais allemande, il est expulsé en Allemagne par le gouvernement français.

Durant les années 1980, il embrasse la politique en Allemagne et sera élu député du parti écologiste Les Verts à Francfort-sur-le-Main. Il fera une ascenssion fulgurante en devenant député européen des Verts allemands en 1994.

Revenu en France, il sera réélu au niveau européen sur une liste des Verts français en 2009. En effet, tête de liste d’Europe Écologie en Île-de-France lors des élections européennes de 2009, il recueille 20,86 % des suffrages dans cette région et 16,28 % au niveau national, soit le plus haut score atteint en France par une liste écologiste.

Favorable à la mise en place d’une Europe fédérale, il est coprésident du groupe Verts/ALE au Parlement européen de 2002 à 2014. En septembre 2010, il cofonde le Groupe Spinelli, afin de renforcer la tendance fédéraliste au Parlement européen.  Dany le rouge est connu au parlement européens pour  son idéologie à un «réformisme écologico-social lié à une tradition libertaire qui est effectivement non étatique». Il a donc revendiqué lors de son mandat l’étiquette de  « libéral-libertaire ». Il a quitté son poste de député européen en 2014 soit 20 ans passé dans cette institution.